L’effet des rythmes circadiens (i.e. dont la période est voisine de 24h) sur un grand nombre des organismes vivants et leurs mécanismes de régulation, communément appelés « horloge biologique interne », sont désormais bien connus ; leur découverte a été récompensée par le prix Nobel de physiologie-médecine en 2017 et a donné naissance à la discipline de la chronobiologie. L’alternance jour/nuit est un paramètre influant de manière considérable de tous les systèmes biologiques. Mais d’autres recherches attirent l’attention sur l’existence d’une sensibilité biologique à des paramètres électromagnétiques très faibles, ainsi que des variations systématiques de leur réactivité selon la variation vectorielles des champs et du
temps dans les cycles géophysiques. Ces observations ont encouragé une hypothèse alternative, à savoir que les horloges biologiques sont aussi chronométrées par d’autres facteurs de l'environnement. Des preuves sont avancées à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les horloges biologiques dépendent d'une capacité perceptive extraordinaire du vivant permettant de répondre à un environnement physique cyclique complexe. Ainsi, l'étude des
rythmes en conditions de température, d’humidité et d’éclairement constant permettent d’observer le maintien de comportements rythmiques chez divers eucaryotes. On sait aussi depuis peu que les oiseaux migrateurs sont capables de s’orienter en visualisant les infimes variations du champ électromagnétique terrestre grâce à un effet quantique de ce champ qui altère la structure d’un pigment (cryptochrome) localisé dans leurs yeux et leur indique ainsi la direction à suivre.
Le rythme des marées liées à la rotation de la planète et son interaction avec la lune et le soleil, influence logiquement les organismes marins d’une manière très importante. Mais il apparaît que ce même rythme influence aussi d’autres type d’organismes, non liés à l’environnement marin, ou des organismes marins vivants en eaux profondes (non impactés directement par la marée), ou encore des organismes marins totalement isolés de l’influence directe des marées en laboratoire 4 . On observe aussi cette même influence du rythme des
marées sur des plantes isolées dans les conditions très particulières de la station spatiale orbitale 5 . Les variations de la gravité et des champs géo-électro-magnétiques induits par la rotation de la Terre et de la Lune autour du Soleil semblent influencer jusqu’à de pures réactions biochimiques isolées de l’organisme vivant. Par exemple, les variations de l'amplitude et de la direction du champ de gravité asymétrique sur l'activité de l'amylase montrent que l'activité de l’enzyme dépend à la fois de l'amplitude et de la direction de l'hyper-gravité. Considérant le fait du rythme circadien de la gravité naturelle sur terre, il est suggéré que le rythme circadien de la gravité naturelle pourrait donc jouer un rôle important dans l'origine des rythmes circadiens biologiques (biorythmes) De nombreuses observations.
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1 .The biological clock phenomenon: exogenous timing hypothesis. Brown FA Jr. 1983 Biological Rhythm Research 14, 137–162.
2 Magnetic sensitivity of cryptochrome-4 from a migratory songbird, XU J., Nature, 2021, 594, 535–540
3 La navigation quantique des oiseaux migrateurs HORE P.J, MOURITSEN H., Pour la science, 541, 2022, 61-67.
4 de Mello Gallep C, Robert D. Are cyclic plant and animal behaviours driven by gravimetric mechanical forces? J Exp Bot. 2022 Feb 24;73(4):1093-1103
5 Fisahn J, Klingelé E, Barlow P. 2015. Lunar gravity affects leaf movement of Arabidopsis thaliana in the International Space Station. Planta 241, 1509–1518.
relatives à la biologie des plantes suggèrent que les synchronismes liés au rythme circadien des marées entrainant une modification de la gravité et des champs magnétiques terrestres représentent donc un paramètre clé de leur horloge biologique et influençent différentes fonctions et mécanismes métaboliques.
À l'heure actuelle, la preuve d'une influence lunaire ou luni-solaire sur le développement du végétal est corrélative et donc circonstancielle. Quant à l’hypothèse sur la façon dont le système à trois corps Terre-Soleil-Lune pourrait interagir avec les systèmes biologiques pour produire une réponse de croissance spécifique, cela reste toujours un défi pour l'avenir…
Orbites Terre-Lune-Soleil
Rythme journalier, mensuel et annuel
Sources: https://media4.obspm.fr/public/ressources_lu/pages_stlp/impression.html
Les réponses de croissance des plantes sont principalement provoquées par le mouvement différentiel de l'eau à travers les membranes protoplasmiques en conjonction avec le mouvement de l'eau dans le cytoplasme. C'est peut-être dans ce domaine des mouvements de l'eau, des ions, ou même dans les formes physiques que 'eau adopte dans les cellules, jusqu’à une échelle quantique du comportement des molécules, que la force de marée luni-solaire aurait un impact sur les systèmes de développement des vivants.
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6 Longfei YUAN, Rong LIU, Ying ZHOU, Yating XIAO, Yujian HE . Dependence of α-amylase activity on magnitude and direction of asymmetric gravity field[J]. Journal of University of Chinese Academy of Sciences, 2016, 33(3): 354-359
7 du Pré BC, van Veen TA, Young ME, Vos MA, Doevendans PA, vanLaake LW. 2014. Circadian rhythms in cell maturation. Physiology 29,72–83.
8 Peter W. Barlow, Joachim Fisahn, Lunisolar tidal force and the growth of plant roots, and some other of its effects on plant movements, Annals of Botany, Volume 110, Issue 2, 1 July 2012, Pages 301–318, https://doi.org/10.1093/aob/mcs038
9 "Coupled Electromagnetic Circuits and Their Connection to Quantum Mechanical Resonance Interactions and Biorhythms"
W. Ulmer, G. Cornelissen, Open Journal of Biophysics, Vol.3 No.4, 2013
En résumé, si le « calendrier Biodynamique » ressemble bien à un agrégat de multiples superstitions astrologiques 10 , il n’en demeure pas moins que d’intéressantes observations effectuées dans un cadre scientifique strict semblent bien démontrer l’existence de biorythmes circadiens et saisonniers sous l’influence des modification de gravités et de champ électromagnétiques générés par l’ensemble Terre-Lune-Soleil en orbite. Il semblerait donc logique et pertinent de prendre en compte ces paramètres pour appréhender et adapter plus finement nos interventions sur la vigne de la même façon qu’il est reconnu que les oscillations circadiennes du fonctionnement de l’organisme humain et de chaque organe rendent l’organisme plus ou moins sensible à certaines hormones ou certains médicaments au cours du cycle de 24 heures. Par exemple, pour plusieurs molécules employées en cancérologie, des études ont permis d’identifier des schémas horaires d’administration optimaux pour une tolérance maximale et une toxicité minimale.
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