Préparation des sols aux plantations de nos Vignobles

Préparation des sols aux plantations de nos Vignobles

La vigne est une plante pérenne que nous cherchons à maintenir en place aussi longtemps que sa production le permet. En dessous d’une certaine production, il est évident qu’il n’existe plus aucune logique économique pour maintenir des parcelles trop âgées. C’est pourtant en pratique ce que nous faisons maintenant depuis de nombreuses années et qui explique que l’âge moyen de notre vignoble dépasse les quarante ans (les extrêmes variant de 1 à 80 ans). Mais ces vignes particulièrement âgées nous procurent un raisin sans comparaison qu’il est indispensable d’avoir à disposition car capable d’influencer profil et qualité du vin bien au- delà de leur proportion mathématique stricte. La destinée d’un vignoble fatigué est néanmoins d’être un jour arraché et replanté. Si notre monoculture nous empêche une rotation culturale régulière, nos principes Agro-Synergiques nous imposent à ce moment de réaliser une inversion culturale profonde et prolongée et de retarder la replantation de 3 à 5 ans. Il ne s’agit aucunement de jachère non cultivée mais bien de la régénération de certaines fonctions du sol, épuisées par la monoculture ancienne, grâce à la mise en place de séquences de cultures radicalement différentes. Les objectifs sont multiples :  Redonner un stock de matière organique relativement élevé dans la couche superficielle du sol en insistant sur l’accumulation d’azote (culture de légumineuses du type vesce velue, trèfle violet, sainfoin, associé à des céréales du type avoine, orge, blé) pour restaurer un microbiote plus complexe et dynamique, éliminer éventuellement les nématodes vecteurs de maladies virales par l’implantation de ces mêmes cultures en association avec la moutarde blanche et jaune qui possèdent des propriété nématicides ;  Restructurer en profondeur la porosité du sol sans travail mécanique profond grâce à des plantes à enracinement pivotant plus ou moins dense et profond Si cela s’avérait nécessaire, on pense aussi pouvoir éliminer de cette manière l’excès de cuivre accumulé dans le sol pendant plus d’un siècle en cultivant des espèces naturellement bio- accumulatrices (Grevillea exul) qui seront ensuite récoltées et exportées (phyto-remédiation). Nous profitons à cette occasion de corriger la topographie des parcelles qui sont généralement modelée en cloche pour faciliter leur drainage naturel en surface ; si des modifications de sol sont nécessaires, les couches superficielles sont isolées temporairement puis remises en place ; jamais des couches profondes ne sont ramenées en surface de façon à protéger les caractéristiques originelles de nos terroirs. On réalise ensuite systématiquement un drainage souterrain avec des techniques modernes qui permettent d’éliminer l’excès d’eau temporaire en fin d’hiver et au printemps sur les sols argileux ou limono-argileux de manière à permettre aux racines de la vigne de ne pas stagner trop superficiellement ; les racines en reprenant leur croissance exploratrice en profondeur dès le printemps sont ainsi beaucoup plus aptes à explorer toutes les ressources du sol et à résister à un stress hydrique éventuel au cours de l’été en pouvant puiser l’eau indispensable dans la couche de molasse argileuse qui sous-tend tous nos terroirs. Des drainages antiques sous forme de drains en poterie sont régulièrement retrouvés dans la région ; ils sont désormais remplacés par des matériaux plus efficaces et résistants face au temps. C’est un investissement coûteux mais qui est réalisé pour le très long terme.
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